Je vous le disais dans le premier article, ma relation avec ma mère a toujours été fusionnelle. On peut être très complices, mais lorsque l’on ne s’entend pas, on ne fait pas semblant.
Elle m’a eu très jeune, ce qui fait qu’elle a tout mis en oeuvre pour m’éviter de traverser ce par quoi elle est passé. Quand elle a su que j’étais enceinte, vous pouvez imaginer la déception, l’incompréhension et la colère qu’elle pouvait ressentir. Elle se sentait également coupable, elle avait l’impression de ne pas avoir joué son rôle de mère comme il se devait.
Moi de mon côté je savais pertinemment que ce qui m’arrivait n’avait absolument rien à voir avec elle, dans le sens où elle a fait ce qu’il fallait et que je suis seule responsable de mes choix.
Ce qui m’a fait le plus peur mais aussi le plus mal, c’était de la savoir déçue. Elle qui était mon rocher, celle qui m’a donné la vie, ma meilleure amie, ma confidente. J’étais tellement perdue de ne pas l’avoir près de moi.
Ma mère était blessée
J’ai beaucoup prié pour qu’elle me pardonne et qu’elle puisse comprendre qu’elle a fait les bons choix pour ma vie. C’était très difficile parce que j’avais besoin de parler à quelqu’un qui pourrait me comprendre, or elle évitait le sujet. Vous connaissez nos mamans quand elles sont en colère, on préférerait qu’elles nous crient dessus une bonne fois pour toutes; l’ignorance c’est le pire.
Après 3 mois de grossesse, les choses se sont tassées, ce n’était plus comme avant, mais on se parlait, c’était déjà ça. Au fur et à mesure que le temps passait, notre relation s’est améliorée. Elle a fini par accepter la situation et elle s’est dit que le mieux à faire à partir de ce moment-là c’était de me pousser, me motiver. Elle se rassurait tous les jours que j’allais en cours, que je faisais toutes les démarches nécessaires pour accueillir au mieux le bébé, que je prenais le temps de me reposer.
Ce qui a changé
Au travers d’elle, je me suis découvert une force que je n’imaginais même pas. Je ne m’autorisais plus à ne pas aller en cours sans une raison valable. J’ai bossé mes projets de cours, je me suis appliquée dans mes révisions, je me suis inscrite au permis. J’ai postulé dans toutes les licences professionnelles de communication de France. Pour pouvoir m’acheter une voiture et me permettre un appartement plus grand (un studio en mezzanine ce n’est pas le top pour un bébé), j’ai cherché du travail.
Là où je veux en venir c’est qu’avec le soutien de ma mère, j’ai eu de l’ambition. J’ai relevé la tête et je me suis dit que j’étais capable. Elle m’a portée et a “réveillé” la force qui était en moi. Aujourd’hui encore, elle continue de me soutenir et de me motiver. Elle est également une JEUNE grand-mère comblée qui n’imagine pas sa vie sans le regard captivant de Gabrielle.
Mon petit conseil
Nos parents, plus particulièrement nos mamans, sont nos plus fidèles alliés. Ce sont des Hommes et elles peuvent être blessées, en colère, déçues. Je reste persuadée que si on leur laisse du temps, elles sauront être le soutien dont nous avons besoin. Je ne connais pas la situation de chacun et je suis consciente que tout le monde n’est pas ma mère.
A vous les proches, mamans, nous sommes nous aussi des Hommes et nous faisons des erreurs. Malgré la bonne éducation et les sacrifices que vous faites, nos choix ne sont pas toujours ceux que vous souhaiteriez mais vous n’êtes pas fautives.
Le pardon est la clé. C’est difficile pour vous, mais pour nous également, ne nous laissez pas tomber …