A cette époque en Afrique, je n’avais la possibilité de faire un test de grossesse. J’ai tout simplement ressenti au fur et à mesure les symptômes qui m’indiquaient que j’étais enceinte.
Je vivais chez une tante lorsque j’ai annoncé la nouvelle à mes parents. Ma mère n’a manifesté aucune réaction. Mon père, qui était pourtant très sévère, m’a simplement demandé qui était le père.
Le père de l’enfant a lui eut une réaction très étonnante, il m’a rabroué et a mis en doute ma fidélité.
Peu de temps avant, j’avais rencontré Dieu. Cette rencontre m’a permis d’avoir un appui, et un réconfort.
Etant donné que j’étais collégienne et mes parents n’avaient pas beaucoup de moyens, il fallait que je trouve de quoi préparer l’arrivée du bébé. Ma mère faisait ce qu’elle pouvait pour m’aider malgré sa grande charge de 10 enfants. Mon père quand à lui se réveillait à 4h du matin pour m’aider à faire les beignets que j’allais ensuite vendre au bord de la route. Ce n’est qu’un exemple de la façon dont il m’a soutenu.
Lorsque ma petite fille est née, j’ai continué à multiplier les efforts. Je me suis faite la promesse de tout mettre en oeuvre pour qu’elle ne fasse pas la même erreur que moi.
Je me suis beaucoup investie dans mon rôle de mère, je voulais que ma fille se sente en sécurité et qu’elle prenne ses décisions sans être influencée par une quelconque situation. J’ai essayé de reprendre mes études mais j’ai fini par laisser tomber. Il fallait faire un choix, m’occuper de ma fille ou m’occuper de mon avenir professionnel. Je me suis donc improvisé commerçante. Je vendais tout ce que je pouvais.
Au final, je m’en suis sortie, j’ai fait de cette situation une force. Il y a quelques années, alors que j’avais juste le brevet, j’ai décidé de reprendre les études pour devenir aide-soignante. Je suis aujourd’hui une femme accomplie, une heureuse épouse, une maman épanouie de deux enfants et une grand-mère comblée.
Ça va peut-être vous choquer mais pour moi mes parents étaient pour beaucoup dans ce qui m’est arrivé. Je n’ai jamais ressenti cette sécurité qu’on est censé avoir auprès de ses parents. Peut-être parce que nous étions nombreux, toujours est-il que je ne me sentais pas encadrée. C’est pour cette raison que je voyais le mariage avec ce garçon comme mon avenir. .
Mon petit conseil
Je pense que dans une situation tout dépend de l’état d’esprit dans lequel on est. C’est normal d’être premièrement abattu(e) face à ce genre de circonstance mais le plus important c’est de se relever, se fixer des objectifs et de tout faire pour les atteindre.
Soyez bénis !
Patricia, deux fois maman, mamie comblée et femme épanouie !