Jeune maman : de la stérilité à la maternité

Vendredi 14 septembre 2018, 19 h 12 et deux barres. Ma vie s’écroulait. Je venais de rentrer dans la vie active, avec mon mari on venait de se remettre ensemble. J’avais seulement 22 ans et je n’étais pas prête à renoncer à ma vie, mon corps, ma liberté. Apparemment la stérilité ne suffit pas comme moyen de contraception. Je m’appelle Laura, j’ai 22 ans et je suis l’heureuse maman d’une princesse de 3 mois. Je suis mariée avec mon amour de jeunesse depuis bientôt 1 an.

Amour et turbulences

 Nous nous sommes rencontrés il y a 8 ans, j’avais alors 14 ans et j’étais déjà très amoureuse. Les débuts (c’est à dire les 7 ères années) de notre histoire a été un mélange des Feux de l’amour et une Télénovela brésilienne. 3 ans après notre rencontre, nous avons officialisé notre relation à l’église, avec l’intention ferme de se marier quelques temps après. Mais à cette époque notre relation était encore beaucoup trop immature pour aboutir à nos idéaux. Nous nous sommes donc séparés pour à nouveau nous retrouver, un an plus tard, pour fêter la coupe du monde et la victoire de la France. Les cœurs plus sûres et apaisés, une vision de la vie plus stable et surtout plus claire.  Nous avons pris le temps de nous re-découvrir, d’apprendre à se connaître et à mieux s’aimer. Notre amour n’a fait que s’accroître. 

Stérilité et grossesse “surprise”

Je n’avais que 14 ans lorsque les médecins ont commencé à me parler de stérilité (service après vente bonjouuuuur!!).  Je suis atteinte d’une tumeur à l’hypophyse et j’ai des ovaires polykystiques (ovaires “feignants” qui rend l’ovulation rare). Concrètement j’ai des hormones d’une femme enceinte. La prolactine par exemple, hormone pour la production de lait. ça se matérialise par une absence de règles ou règles ininterrompues pendant 9 semaines. Ajoutez y la prise de poids.  Plus je prenais du poids, plus j’étais déréglé. Pour plus d’informations sur le sujet cliquez ici. 

J’ai toujours eu foi en Dieu et je savais que j’allais être maman mais je ne pensais pas pouvoir être enceinte sans avoir recours à la médecine. Je ne me suis alors pas protégée “contre les grossesse non désirée”. Puis pendant quelques jours j’ai ressenti des douleurs au bas ventre. Je pensais que c’était mes règles qui faisaient des manières, un changement hormonal. Je décide de faire un test de grossesse en me disant que c’était forcément négatif.

Félicitations nous sommes parents ( Laura 1 – stérilité 0)

Quand je l’ai annoncé à mon amoureux, il a réagit avec tellement de maturité que je me suis laissé porter par lui. Nous l’avons annoncé à nos parents, à nos amis très proches et à notre communauté (l’église). Je n’acceptais toujours pas cette grossesse, je perdais mes amis à vue d’œil. Je vomissais toute la journée. Ce n’était réellement pas la vie que je voulais.

Nous avons eu du soutien de partout, surtout de personnes dont on ne s’y attendait pas. Des personnes bienveillantes ont pris le temps de nous parler, nous féliciter !

Petit aparté : si vos amis vous annoncent une grossesse FÉLICITEZ LES. Peu importe s’ils vous ont annoncé par texto, ou lors d’un appel fébrile ou même si quelqu’un de la famille a vendu la mèche. Ils vont donner la vie et la leur va changer. On s’en fou s’ils ne vous l’ont pas annoncé en premier ou s’ils ne sont pas mariés. Un enfant c’est un bouleversement et surtout une BÉNÉDICTION.

 

9 mois de préparation 

Le premier trimestre a été dur. Très dur. Je l’appelle le grand nettoyage. Ce trimestre a balayé de ma vie les faux amis, vous savez ceux qui te jugent lorsque tu ne fais pas ce qu’ils estiment être correct. Et je vomissais tellement que je pense que mon estomac était tout propre.
Nous avons chacun continuer à vivre chez nos parents jusqu’au mariage (qui d’ailleurs a été parfaitement comme je le voulais).

Les deux derniers trimestres j’ai pris le temps de parler à ma fille, de lui demander pardon parce que j’ai dis des choses horribles. Je m’en voulais de ne pas m’être protégée. Je ne voulais pas devenir mère, je n’étais pas prête. D’ailleurs, je crois qu’on ne l’est jamais. j’ai beaucoup lu et écrit sur la maternité. Cela m’a aidé à accepter l’idée, à voir la maternité autrement que comme une prison à perpétuité. J’ai dû lutter contre l’envie d’avorter .. 

Derrière une maman se cache …

Aujourd’hui, je suis l’heureuse maman d’une perle. Elle fait ses nuits depuis sa naissance. Elle est souriante et hyper éveillée. Le portrait craché de son père. Chaque matin quand je me tourne vers elle et qu’elle me sourit je réalise le sens de la vie. Je suis mariée à un homme génial, un papa investi, un mari dévoué. Je pensais qu’un papa ne faisait pas grand chose, qu’une maman n’était jamais fatiguée ou triste. C’est faux, elle le montre juste très peu. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Devenir mère m’a rapproché de ma maman. Elle est devenu ma meilleure amie, mon soutien au quotidien. Et c’est ce transfert de savoir qui nous rend un peu plus forte. 

Alors oui, j’ai un corps qui ne me plaît pas, je suis fatiguée (oui oui même si elle dort la nuit). J’ai dû mettre de côté pas mal de projet, mais j’ai une famille. Un mari aimant qui est aussi un papa merveilleux et une mini-nous qui rempli mes journées et vide mes poches. J’aurai voulu voyager avec mon chéri avant qu’on ne devienne parent. Je ne dis pas que c’est impossible quand on est parent, c’est juste différent. 

Spirituellement

Spirituellement, notre vision change. Emmy est ma seule et unique fille, mon trésor le plus précieux. Je réalise “mieux” le sacrifice de Jésus et je l’honore encore plus. Donner son fils unique est la définition même de l’amour. Dieu est présent au quotidien, il m’aide à grandir chaque jour. A m’améliorer dans chacun de mes rôles. Chaque sourire de ma fille, je réalise la grâce de Dieu. 

A la Laura d’il y a 8 ans,

je lui dirai de profiter un peu plus de sa vie avec son chéri. Sans penser au mariage. D’apprendre à cuisiner au lieu de pirater des comptes Facebook. Et surtout d’apprendre à s’aimer en toute circonstance. Le corps d’une femme change tellement, mais il est incroyable. Il est capable de donner la vie. 

A la Laura d’il y a 1 an, 

Je lui dirai de rester calme car finalement la maternité lui va bien. Que l’instinct maternelle dépasse tout conseil, fondé ou non. 

Accédez à d’autres témoignages de jeunes mamans : Témoignages