Je suis une maman de 31 ans et j’ai 2 enfants : un garçon et une fille, le choix de la reine ! J’ai vécu 2 grossesses et pourtant 2 expériences différentes. Je suis née dans une grande fratrie avec un père absent et un beau père violent. Toute mon enfance a été bercé de rires, de pleurs, et d’images violentes de la part de ma mère qui subissait des violences conjugales récurrentes. Mon histoire s’intitule : Grossesse & maternité, du cauchemar au rêve.
Ma 1ère grossesse : rêve ou cauchemar ?
J’étais âgée de 19 ans lorsque j’ai appris ma grossesse; j’avais fait un examen sanguin suite à l’absence de mes règles. Ce fut un moment déconcertant. J’étais perdue, étonnée mais bizarrement en paix. Jeune, innocente et insouciante. J’étais en terminale STG option communication. J’ai décidé de tout de même continuer mes études car je n’ai pas pour habitude d’abandonner à la 1ère difficulté. J’étais en dernière année de lycée et malheureusement je n’ai pas eu mon Bac.
Quand je suis tombée enceinte je vivais chez ma tante. Au début tout se passait bien mais les conditions se sont dégradées sans que je sache réellement pourquoi. J’étais mise à l’écart, parfois je n’avais rien à manger. Je pouvais rentrer des cours et trouver qu’on avait mis les poubelles dans ma chambre ou de la vaisselle sale.
Le père de mon enfant était lui très peu étonné de cette grossesse et il était content; il avait 20 ans. Mais ça n’a pas duré car ses parents étaient totalement contre la grossesse et rejetaient l’idée d’être grand parents. D’ailleurs avant ma grossesse ils n’étaient pas au courant que nous étions ensemble. C’est à ce moment là que je me suis sentie extrêmement seule, incomprise, rejetée et séparée du père de mon futur bébé. Du côté de ma famille, j’ai eu quasiment peu de soutien, des critiques, des jugements et des mauvais regards.
J’ai accouché dans un foyer maternel
Cette première grossesse fut surtout difficile psychologiquement et moralement. A presque 6 mois de grossesse j’ai dû déménager car ma famille allait me mettre à la porte. Je me suis donc retrouvée seule enceinte et dans un foyer maternelle. Quelque mois après mon arrivée au foyer, j’ai mis au monde un magnifique petit garçon et ce, sans aucune main à tenir ni aucune voix pour me rassurer. L’accouchement à été super rapide et en 15 minutes bébé me regardait. Je n’ai pas eu peur mais j’étais impatiente d’accueillir ce bébé qui allait devenir ma plus grande force. Je n’allais plus être seule.
Durant ces mois de grossesse, j’ai perdu des amis car on avait plus les mêmes centres d’intérêts. J’ai décidé de m’éloigner des membres de ma famille qui m’avaient jugé et critiqué. En somme, j’ai mis de la distance avec toutes les personnes qui étaient néfaste pour ma vie. Mais j’ai gagné une relation avec Dieu. J’ai repris ma vie en main grâce à Dieu, j’ai eu un logement, repassé mon BAC que j’ai obtenu et poursuivi mes études en BTS.
Durant ma (deuxième) dernière année de lycée j’ai fais la rencontre d’un homme qui est devenu mon époux. Mon fils avait 1an et quelques mois. Quelques années plus tard nous nous sommes mariés et très vite le désir de bébé était présent.
Ma 2ème grossesse : cauchemar ou rêve ?
J’ai appris ma grossesse après plus de trois ans et demi d’essai, de découragement, de persévérance et de FOI. Dans ma tête c’était la fête, le feu d’artifice, tout explosait dans mon cœur. Et deux mots : MERCI SEIGNEUR ! Je l’ai annoncé à mon mari en lui offrant un cadeau (le test de grossesse avec une petite paire de chausson dans un sac) et nous avons pleuré de joie. La grossesse en elle-même s’est bien passée, rien à signaler. Mon mari était attentionné et préparait tous les petits plats donc j’avais envie. L’accouchement en revanche était violent. Rien à voir avec ma première grossesse (comme quoi chaque grossesse est différente).
J’ai été réveillée par les contractions ce matin-là, et mon mari a vite compris que s’il ne se dépêchait pas, il allait devoir m’accoucher sur place. Il était à deux doigts de s’évanouir vu l’urgence de la situation. A l’hôpital, la sage femme me si je sûre qu’avant d’arriver j’avais des contractions. J’ avais envie de lui répondre :
Ah bin vous savez madame je ne pense pas avoir eu des contractions mais j’ai juste eu envie de réveiller mon mari à 5h du matin en lui disant “allez bébé et si nous allions nous promener à la maternité histoire de me dégourdir les jambes.
Mais je lui ai répondu : oui Madame j’ai des contractions rapprochées depuis 4h du matin. A l’ expression de mon visage et à mon regard alors elle m’a posé un monitoring. Suite à quoi elle me dit : ah oui Madame, mais vous allez bientôt accoucher dis donc (Non sans blague, je ne l’avais pas sentie). On m’a préparé pour la salle d’accouchement et appelé l’anesthésiste pour la péridurale (Dieu soit béni pour la péridurale!). Mon gynécologue arrive et constate que mon bébé est dans une position très délicate pour un accouchement classique. Elle était bien haute et elle regardait vers le haut. Le gynécologue a quand même voulu m’accoucher par voie basse.). Vers midi j’ai commencé à poussé mais j’étais à bout de force. Mon mari m’encourageait mais on a finalement utilisé la ventouse pour m’aider à faire sortir mon bébé.
J’ai eu une épisiotomie mais j’ai accouché d’une petite fille en bonne santé. Mais quelques minutes plus tard, j’ai fais une hémorragie de bienvenue ! Les soignants ont découpé les fils de l’épisiotomie et la main du gynécologue a progressé dans mon utérus pour vider tout le sang qu’il y avait. J’étais branchée de partout et on m’a administré une grande quantité de médicaments. On a demandé au papa de sortir le bébé et ce qui devait être un accouchement rapide m’a paru une éternité. Je suis arrivée dans la salle d’accouchement à 5h40 et suis je remonté dans ma chambre à 20h00.
Post-partum confiné
3 jours après notre retour à la maison le gouvernement français annonçait le 1er confinement total. Une belle occasion pour nous de se reposer. En revanche j’ai mis près de 2 mois à me rétablir car j’avais très mal. Entre l’épisiotomie, les tranchées, la mise en place de l’allaitement. J’ai vraiment souffert pendant ces 2 mois !
Aujourd’hui
Aujourd’hui mon mari souhaiterait un autre enfant. Mais en ce qui me concerne, psychologiquement je ne suis pas prête. Je pense vraiment avoir connue un traumatisme et j ai peur de revivre la même situation. Pour l’heure nous remettons ce projet entre les mains de Dieu. Nous lui faisons totalement confiance car il sait mieux que nous-même ce qui est bon pour nous.
Quant à ma famille, je lui ai pardonné. D’une part parce que je comprends leur sentiment de déception et d’autre part je n’aime pas garder de la rancœur en moi. Et comme dit Dieu : Le pardon est une puissance qui libère. Aujourd’hui je suis Assistante sociale et je m’appuie sur mes expériences personnelles pour aider au mieux les personnes que j accompagne. À ce jour mon fils ne réclame pas de nouvelles de son géniteur et a toujours considéré mon mari comme son père. Un lien fort les unis et c’est tellement beau de voir cette complicité.
Le mot de la fin
Aujourd’hui ce que je peux dire à cette femme d’autrefois c’est : tu as été forte, très courageuse, battante. Tu as beaucoup de valeur aux yeux de Dieu et il a été et restera ta force. A toi qui lit ce témoignage : crois en toi ! Tu as plus de force et de capacité que tu imagines ! Tu as sûrement fait des erreurs mais tu n’es pas une erreur ! Les erreurs commises dans le passé ne prédestine en rien ton futur. Tu seras et tu es une formidable maman en dépit de ce que tu peux entendre. Que tu sois seule ou en couple, je te souhaite que Dieu puisse rester toujours auprès de toi. Ton enfant ne sera jamais une erreur mais au contraire il sera une bénédiction qui te poussera à devenir meilleure.