Études, biberons et couches : le combo

Je ne comprenais pas pourquoi ça semblait si courageux de continuer mes études alors que j’allais être maman. Pour moi ça tombait sous le sens. Je pouvais allier les deux sans soucis. D’ailleurs d’autres ont réussi avant moi. 

C’est avec cette idée que j’ai décidé de poursuivre mes études et d’avoir un diplôme qui me permettrait d’avoir un bon travail. Après plusieurs lettres de refus de la part des universités auxquelles j’ai candidaté, liées parfois à ma situation personnelle, j’ai finalement été acceptée à l’IUT de Dijon. Je savais néanmoins que ça allait être une année chargée pour moi. Je devais faire face à de grands changements dans ma vie, et tous arrivaient au même moment.

Études, couches et rhume 

J’ai commencé ma formation en Septembre et j’étais excitée par ma nouvelle vie. Tout se passait bien, j’arrivais à bien gérer entre mon rôle de maman et ma formation, mes professeurs étaient compréhensifs. Les choses ont commencé à se corser en Décembre, pendant ma période de partiels.

Le stress des examens et la fatigue étaient bien là. Si bien qu’un jour j’ai eu un malaise vagal, rien de grave à priori mais sur le coup, j’ai eu peur. J’étais dans les transports en commun, j’avais un partiel à 08h et je devais déposer bébé à la crèche avant. A ce moment mes seules pensées étaient “reste debout, si tu t’évanouies qui va s’occuper d’elle ? Et si quelqu’un te la prenait ?”.  Mais gloire à Dieu j’ai juste été gardée une matinée et je suis rentrée me reposer.

Mais il y a eu toutes les fois où ma fille et/ou moi avons été malades et que je ne pouvais pas la mettre en crèche ou la faire garder. C’est vite devenu difficile a gérer. Les cours à rattraper, les examens à préparer, les couches à changer, la maison à tenir, les courses à faire … C’est absurde mais de voir certains ne pas s’investir pour réussir leur année scolaire alors que je trimais, c’était énervant. 

Groupe de travail et stage de fin d’études

Dans le cadre de ma formation, nous étions constitués en petits groupes de travail pour les projets tuteurés (ou les projets de cours). On devait chacun réaliser des tâches selon nos compétences. J’avais envie d’apprendre et de m’investir, mais j’étais un peu dépassée par l’organisation de mes journées. Ça arrivait souvent que mon groupe travaille le soir, pendant que je m’occupais de bébé. Après une longue journée et après avoir mis bébé au lit, j’avais juste envie de m’affaler sur le canapé devant la télé. Je pense que ça n’a pas été facile à gérer pour mes camarades, qui ne comprenaient pas forcément ma situation (ce qui est tout à fait normal). 

Ma période de stage a tout simplement tout bouleversé dans le peu d’organisation que j’avais réussi à avoir. Contrairement aux périodes de cours, les horaires étaient fixes. J’ai dû arrêter le sport par manque de temps. Manquer un jour de stage c’est beaucoup plus délicat qu’une absence en cours. Mais bénie comme je suis, j’ai eu la chance de travailler avec des personnes extraordinaires. Une équipe vraiment au top. Ils ont toujours été compréhensifs quant à ma situation, ils m’ont épaulés à plusieurs reprises. Très vite, on est passé  à des relations plus amicales, bien sûr le professionnalisme est resté mais c’était tellement agréable de travailler aux côtés de telles personnes. 

Et pour la suite des études ? 

Mes choix ont été quelque peu limités. J’ai toujours eu envie de partir un an dans un pays comme l’Australie, pour apprendre la langue et découvrir de nouvelles choses. Inutile de vous dire que c’est plus compliqué aujourd’hui. Partir à l’autre bout du monde pour être fille au pair, ça aussi c’est à mettre de côté. A Dijon, l’Université propose peu de Masters en communication et la possibilité de faire une année en alternance ne se présente qu’en 2 ème année de Master).

Je ne peux pas me permettre de partir de Dijon pour l’instant; tout simplement parce que je m’y sens bien, bébé a un très bon cadre de vie et d’évolution avec la crèche, et nos repères sont ici. J’ai postulé aux différentes formations mais je n’ai pas été retenue. Je me lance donc pour obtenir une licence en langues étrangères et candidater à nouveau en Master l’année prochaine.  

Avec un bébé, les choix se limitent et il faut faire avec. Parfois il faut prendre un chemin plus long pour atteindre son but, et parfois il faut revoir ses objectifs et ses priorités. Je n’avais pas prévu de faire une autre licence, ni de faire un Master, encore moins de revenir vivre à Dijon. Mais la vie est faite ainsi. Il faut juste voir ses virages comme des opportunités à saisir et non comme une punition. Au final, je me réjouis déjà d’être à la rentrée prochaine ! 

Mes petits conseils 

Si je n’avais pas été motivée ET soutenue, j’aurais vécue cette année comme un calvaire. Mais au contraire, j’ai pris en maturité, j’ai appris à m’organiser et à ne plus procrastiner. J’ai aussi appris à demander de l’aide. 

Ce que j’ai retenu en faisant le bilan de cette année, c’est que c’est possible d’être étudiante et maman. Mais ce n’est pas toujours facile à gérer et il faut être prête à faire des sacrifices. Il faut être organiser, avoir un mental d’acier, relativiser et être optimiste. Avoir des plans B C D et E peut aussi servir !  Je pense que c’est tout aussi important d’avoir des personnes sur qui compter quand les choses nous échappent. Que ce soit pour sortir la tête sous l’eau, pour parler, ou pour garder bébé le temps d’une grasse matinée. (Mon article sur le sujet)

J’ai compris que parfois c’est nécessaire de prendre le temps d’expliquer sa situation aux personnes avec qui on travaille. Ça ne sert à rien de se la jouer #supergirl alors qu’au fond on a du mal à gérer. Expliquer sa situation (bonjour je suis maman et ça m’arrangerait de bosser essentiellement dans la journée) permettrait d’éviter des malentendus mais aussi de faire comprendre que ce n’est pas un manque d’envie ou d’implication. 

Et pour finir, si tel ou tel projet n’a pas fonctionné, c’est peut être parce que ma place était ailleurs et que quelque chose de meilleur m’y attends. Je reste confiante et je me réjouis de voir ce que l’avenir me réserve !

 

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