En juin 2016, bébé pointait le bout de son nez, le visage tout fripé. On l’entendait déjà du bout du couloir.
Quand elle est née, j’étais chez ma mère et je devais m’installer à Dijon pour continuer mes études. Loin de celle qui était le plus à même de me guide dans ce nouveau rôle qui était devenu le mien.
La fibre maternelle
Devenir mère ne m’a jamais fait peur en soi, je me savais capable de prendre soin d’un bébé. Ce qui me faisait peur c’était de l’élever seule. J’étais moi même encore entrain de grandir, j’apprenais à me connaître. Alors comment j’allais bien pouvoir donner une bonne éducation à ce petit être ?
La maternité, ça s’apprend. Je ne suis pas de ceux qui pensent que la fibre maternelle est inné. Tout dépend de l’environnement dans lequel on a grandit. Il faut aussi se donner les moyens d’y arriver.
Bébé grandit vite, bébé grandit bien
Après l’accouchement je me sentais vidée. Tant de mois passé dans mon ventre, elle faisait désormais parti de moi. Pouvoir la toucher, la sentir, l’avoir près de moi me faisait beaucoup de bien. Je pouvais enfin matérialiser tout ce que je ressentais pour elle.
La laisser dormir seule la nuit, me séparer d’elle aussi longtemps était très difficile pour moi. Dès la maternité à l’hôpital, nous dormions donc dans le même lit. Malgré les conseils insistants de mes proches et les remontrances des sages femmes, je n’ai pas voulu faire autrement. D’un autre côté, la sage femme qui me suivait à domicile m’a apaisé sur mon choix. Elle m’a expliqué qu’un bébé passe neuf mois dans le ventre, au chaud et bien entouré. C’est donc plutôt rassurant pour le bébé d’avoir une présence auprès de lui. Mais quand elle a eu 3 mois je me suis résignée à lui laisser un peu d’espace.
Plus elle grandissait, plus elle se détachait peu à peu de moi. Elle pouvait passer du temps avec d’autres personnes sans me réclamer, elle ne fuyait presque personne. La tété était un moment de complicité et c’était la seule chose que moi et moi seule pouvais faire. Mais à 6 mois, alors que je repoussais l’heure du sevrage, elle a appris à me dire non. Du jour au lendemain elle secouait la tête de droite à gauche en balbutiant “na-na-na-na-na-na” lorsque je lui tendait le sein. Elle n’en a plus jamais voulu depuis. Elle s’affirmait déjà et me faisait comprendre que même bébé, elle avait son mot à dire. J’ai eu un pincement au cœur parce que je pensais être celle qui allait faire ce choix.
Quelques semaines plus tard, à 7 mois donc, elle faisait ses premières dents. Sans crise de douleur, sans fièvre, comme une lettre à la poste. Aujourd’hui elle a 8 dents et 4 autres qui font leur petit bout de chemin.
A la même période, elle a commencé à se déplacer sur le ventre. Puis, à ramper; et depuis quelques semaines, ça y est ! Elle marche toute seule !
Maman fan n°1
C’est vraiment un plaisir de lui apprendre des choses, de la voir grandir. Il m’arrive parfois d’oublier que c’est encore un tout petit bébé tant ce qu’elle sait faire m’impressionne. Je suis sa première fan ! Elle dit déjà maman et papa, mais uniquement quand ça l’arrange ! Ça l’amuse beaucoup plus de tous nous appeler tata.
A la crèche on lui a appris à faire les gestes de la chanson “ainsi font font font les petites marionnettes”. Elle est toujours surprise d’entendre d’autres personnes la chanter. Bah oui il n’y a qu’à la crèche et à la maison qu’on connaît cette chanson.
Elle sait où se trouve son nez et celui des autres, mais elle est pas décidée à apprendre d’autres parties de son corps. Quand elle me voit approcher avec ses chaussures, elle soulève le pied. Elle sait comment enlever sa couche (avec un peu d’aide) et elle va la mettre à la poubelle. Elle est aussi à l’écoute de ce qu’on lui demande de faire (ramasser des objets qu’elle a jeter, apporter le téléphone à mamie, dire au revoir…)
Avant elle réagissait à certaines chansons ou demandes (faire le clin d’œil, soulever les bras pour dire alléluia…) mais aujourd’hui elle a d’autres jeux. Et elle se réjouit beaucoup de faire la sourde oreille ou de faire les gestes appropriés bien après quand on le lui demande .
J’ai dû faire des concessions
Toute mon enfance, ma grosse frayeur, c’était quand on me coupait les cheveux. Je détestais ça ! Quand j’ai eu l’âge de prendre certaines décisions par moi même, je disais haut et fort que je ne couperais jamais plus les cheveux. A ma fille non plus. Bon depuis je me suis coupée les cheveux 2-3 fois, et à ras … Quand bébé a eu 6 mois j’ai également couper les siens. Vous savez comment sont les cheveux des bébés, avec des trous, les espaces tout ça. Là encore plusieurs personnes se sont fait la joie de me faire connaître leur avis sur la question, leurs traditions personnelles tout ça. Au final les cheveux ont bien repoussé et je peux lui refaire des petites couettes sans soucis. Bébé s’évertue à toutes les enlever, mais je ne lâche rien.
Après plusieurs mois de conseils sur les repas faits maison pour bébé, j’ai décidé de me lancer. J’ai commencé à cuisiner des petits repas et je n’achetais plus les petits pots tout fait. Expérience échouée pour l’instant. Je persévère mais il semblerait que bébé préfère les petits pots aux repas faits maison de maman. Je commençais à douter de mes qualités culinaires… mais depuis deux semaines elle se jette sur tous les repas qui ne lui sont pas destinés. Impossible de manger sans qu’elle ne pioche dans mon assiette. J’essaie donc d’introduire peu à peu les repas faits maison au lieu de changer son alimentation d’une traite. Ce qui lui permet de découvrir d’autres saveurs et textures, et de goûter un peu tout.
Ce qu’il faut accepter
En tant que maman il faut accepter et encourager son bébé à grandir et avoir de moins en moins besoin nous. Ce qu’on entend sur la maternité et le développement d’un bébé n’est pas une science exacte parce que tous les enfants sont différents et il n’y a pas UNE meilleure façon d’élever son enfant. Il faut juste avoir confiance en soi, écouter les bonnes personnes, être capable de demander des conseils, essayer des choses.
Il faut également faire attention à nos choix et être à l’écoute de l’enfant. Je me suis rendu compte que je faisais certaines choses pour satisfaire mes désirs de l’avoir près de moi alors qu’elle avait besoin de son espace. C’est donc important de parfois revoir ses priorités lorsqu’on fait certains choix.