Il est 6h quand mon réveil sonne, à vrai dire je n’ai pas pu dormir de la nuit. Je sais j’avais dit que j’attendrais d’avoir au moins deux semaines de retard mais c’est insoutenable de ne pas savoir. Alors hier (jeudi 2 Octobre 2015) je suis allé à la pharmacie et j’ai acheté deux tests de grossesse (tu sais au cas où le premier se trompe). Je fais pipi sur le test et je le pose loin de moi pour ne pas voir le moins se transformer en plus. J’attends 5-10 minutes, pendant lesquelles j’essaie de me rassurer, et je regarde de nouveau le test de grossesse : POSITIF !!
Drama queen
Non attend je vais relire la notice peut-être que quand c’est un plus ça veut dire que je suis chanceuse et que je ne suis pas enceinte. Je repose tout doucement le test de grossesse, je me regarde dans le miroir (attention je me crois dans un film dramatique), mon visage, mon ventre, mes seins … et là les larmes se mettent à couler.
Il faut que je m’asseye. Je me réfugie dans un coin de ma salle de bain, les genoux remontés au visage et celui-ci dans mes mains. Aucun son ne sort mais je sens qu’à l’intérieur de moi, tous mes organes sont en pleurs. Il faut que j’appelle quelqu’un, premier réflexe, ma copine Laurie. La pauvre je la réveille. Après 5 minutes au téléphone il faut que j’appelle quelqu’un d’autre, Laurie est beaucoup trop endormie, elle ne comprend rien. J’appelle ma tante … Autant vous dire que sa voix ne montrait aucune émotion joyeuse.
Je vais aller en cours ça va me changer les idées, et peut-être même qu’à midi le test de grossesse aura repris ces esprits et m’affichera un magnifique négatif. On ne sait jamais.
Après 30 minutes de cours le regard dans le vide, je me décide d’en parler à mes copines, à ma bande quoi ! Je crois que je commence à réaliser puisque je m’effondre en pleins cours et je pleure sans aucun charisme. Je vous passe les détails, tous ceux à qui je l’ai dit étaient choqués mais ils ont essayé de me rassurer. C’est décidé, je vais faire une prise de sang pour être sûre à 100%.
J’annonce ma grossesse
Le père ? Ah oui lui ! Je l’appelle après la prise de sang et je lui dis tout. Aucune panique dans sa voix, il est très calme et prend la nouvelle plutôt bien. Il faut dire qu’on en avait déjà envisagé la possibilité que je sois enceinte. Il va même plus loin, il raccroche pour annoncer la « bonne nouvelle » à sa mère. Si si, le même jour.
Depuis que je sais compter jusqu’à 10 et lacer mes chaussures, je me suis dit que si jamais je tombais enceinte je garderais le bébé. Par contre je n’ai jamais imaginé comment je l’annoncerai à ma mère. Elle m’a eu très jeune et son souhait était que j’apprenne de ses erreurs et que j’empreinte un autre chemin. Mais hélas ! J’ai une relation très fusionnelle avec elle, je lui dis beaucoup de choses, peut-être même un peu trop parfois. Elle vit en Dordogne dans le sud de la France et moi en Picardie dans le nord. On se parle au téléphone pratiquement tous les jours. Je devais lui dire, mais pas au téléphone, dans 1 mois quand j’irai en vacances. Mais notre proximité a eu raison de moi, j’ai eu les résultats de la prise de sang, j’étais enceinte d’environ eux semaines.
Moi : maman j’ai quelque chose à te dire …
Maman : quoi ? Tu es enceinte ? Hahaha
Moi : … Je suis tellement désolée maman …
Maman : bon bah je vais te laisser je suis chez la coiffeuse. Tut tut tut tut tut tut *elle a raccroché*
Une nouvelle fois je m’effondre. Je savais que la réaction de ma mère allait être un mélange de déception et de colère, mais le vivre et le ressentir c’est très différent.
Les premiers symptômes de ma grossesse
J’étais tout le temps fatiguée, je dormais même quand j’avais 5 minutes de trajet en bus. Je mangeais à peine une fois par jour, parfois je buvais juste de l’eau. J’ai perdu 2 kg en 1 mois (orrrrh ça va je sais que ce n’est pas beaucoup). J’avais des nausées TOUT le temps, pas que le matin. Le comble pour moi ? Le poulet me dégouttait, rien que l’odeur m’était insupportable ; frit, au four, à l’eau, en brochette, en sauce, bref je pouvais plus ; par contre j’avais une grosse envie de soya (viande découpée en lamelle, épicée et grillée au feu de bois). Ma chance ? Pas de vomissements. C’était déjà ça.
Anecdote
Quelque temps après la grande découverte, j’ai commencé à me renseigner sur les différentes aides que je pouvais avoir en tant que jeune étudiante célibataire. J’ai pu avoir l’assistante sociale de mon secteur au téléphone, le drame. Elle m’a ouvertement dit que j’étais dans cette situation pour profiter des aides et que je faisais partie de ces personnes qui croient que c’est à la France d’élever nos enfants.
Pour elle la seule aide que je pouvais avoir c’était l’avortement. Je savais ce que je voulais, ma décision était prise, aides de l’Etat ou pas. J’allais me battre pour élever mon enfant dans de bonnes conditions. Mais si j’avais été dans le doute et que j’étais “fragile”, j’aurais pu l’écouter et faire quelque chose que j’aurai regretté toute ma vie. Je pense que ces personnes qui donnent des conseils pareils ne mesurent non seulement pas la portée de leurs paroles, mais elles ne prennent pas du tout en compte la personne en face.
Mon petit conseil
Si jamais tu te retrouves dans cette situation, entoures-toi des bonnes personnes. N’hésite pas à aller vers celles qui sont passés par là, qui ne vont pas te juger mais plutôt te soutenir peu importe ton choix.
[01/06/2020 – lien de l’article sur ma 2ème grossesse : J’ai détesté être enceinte]
3 Commentaires
[…] Comme vous le savez si vous me lisez régulièrement, je suis passé dernièrement par une période de turbulences : la grossesse. Une deuxième grossesse qui a été assez éprouvante mais une expérience que je ne regrette absolument pas. Les choses ne se sont pas passées comme je l’aurais souhaité. Je me suis retrouvé dans un état physique qui ne me permettait pas d’être aussi active qu’à l’accoutumée. J’ai dû accorder moins de temps à ma fille et lui donner moins de moi. Alors d’autres ont pris le relais. Autant auprès de Gabrielle, que de moi. Article disponible ici : j’ai détesté être enceinte […]
Je me retrouve dans ta panique en voyant le résultat du test de grossesse, la prise du sang et puis à l’annoncer à ma mère. Toi je ne sais pas si tu te protégeais mais moi oui (stérilet + capote) et pourtant je suis quand même tombée enceinte donc imagine ma grande surprise. A la limite si je ne prenais rien comme contraceptif ni même la capote alors je n’allais pas être surprise puisqu’on connait toutes les risques de rapports sans protection. Mais là, avec cette double protection, je me suis dis, soit j’étais malchanceuse, soit mon fils était un grand forceur et voulait VRAIMENT venir nous rencontrait lol 🙂 Je préfère prendre lé deuxième choix comme réponse et étant croyante, je ne me voyais pas avorter. Je me dis toujours que seul Dieu sait le nombre d’enfants qu’il a prévu pour nous du coup si c’était un seul pour moi, je le regretterais à vie d’avoir pris la décision de mettre fin à cette grossesse.
Un an et demi plus tard, je ne regrette toujours pas mon choix et j’espère maintenant ne jamais plus tomber enceinte sans m’y attendre quoi. Je préfère de loin être stable sur tous les plans avant d’accueillir un second enfant.
Ha oui c’est vrai que quand tu es sous contraceptif la nouvelle est plus difficile à digérer … Et pour le reste je te rejoins. Un enfant est un don du ciel alors comment ne pas l’accepter ? Pour le prochain, on en reparle dans minimum 3 ans pour ma part 🙂