J’ai pour habitude de dire que prendre la décision d’avoir un enfant ou même de le garder lorsque ce n’était pas prévu, doit être un choix personnel et réfléchi.
Je m’explique : si tu prends cette décision (ou celle opposée d’ailleurs) sache que tu seras la seule à l’assumer, tu ne devras compter que sur toi-même. Tu ne dois pas décider d’avoir (ou de garder) un enfant parce que tu espères avoir de l’aide de telle ou telle personne, mais parce que tu sais que tu es capable de t’en occuper toute seule. Bien entendu le moment venu si tu as de l’aide c’est une très bonne chose, mais si ce n’est pas le cas, tu n’en voudras à personne et tu ne développeras aucune haine ou colère envers personne.
D’un autre côté, faire le choix de ne pas mener ta grossesse à terme sera également une décision que toi seule devra porter. La douleur que tu ressentiras, personne d’autre ne la partagera avec toi; les sentiments que tu auras envers toi-même, personne d’autre ne les comprendra; les regrets que tu auras, tu devras les vivre seule.
La réalité
Après, on sait tous que les choses sont beaucoup plus faciles à dire qu’à faire. Lorsque j’ai décidé de garder ma fille, c’était sans compter sur l’appui de son père. S’il était là tant mieux, sinon tant pis pour lui. Je savais que j’étais en mesure de le faire. Je n’étais pas la première, et en prime j’ai eu un excellent modèle : ma mère. De ma grossesse jusqu’à maintenant, j’ai toujours eu cette impression d’être seule (si on ne parle que du père). Je n’ai pas eu ce soutien dont j’avais besoin lorsqu’on était ensemble. C’est l’une des raisons pour lesquelles on s’est séparés. J’ai préféré être seule et faire les choses, que d’être deux et faire les choses seule. Il arrive un moment où le soutien à distance ne suffit plus. Le fait qu’on ne vive pas dans la même ville joue beaucoup.
Quand ma fille est née j’étais chez ma mère, j’avais donc des personnes autour de moi pour me soulager. Mais à la rentrée, j’ai dû revenir à Dijon. Tout d’un coup, je devais et m’occuper d’un bébé, et aller en cours. Le rythme était intense, les journées longues et chargées. Et il y a quelques temps, j’ai commencé à ressentir de la fatigue, une sorte de burn out.
Ma journée type :
Réveil à 6 h, je dépose Gabrielle à la crèche avant de filer à la fac; retour à la maison entre 19h et 19h30. Le temps de lui donner son bain, le repas du soir et de la mettre au lit. Pour moi la 2ème partie de ma journée commence, cuisine-ménage-révisions/devoirs s’imposent avant le coucher.
A force, mon corps a dit STOP et j’ai fait un malaise pendant ma semaine de partiels.
Durant ces périodes chargées, je me suis dit que si nous étions deux, les choses allaient être plus faciles à gérer. Ce n’est qu’à ce moment que j’ai pris conscience que “mes choix, mes responsabilités”. Le père de ma fille vient la voir de temps en temps. Mais entre avoir une aide de temps à temps et gérer les choses au quotidien ensemble, il y a quand même une grande différence.
A un moment je lui en ai voulu de ne pas être là, de me laisser tout gérer toute seule, puisqu’au final si je suis réaliste ma vie a été complètement chamboulée quand la sienne a quelque peu été modifiée (et encore).
J’ai fini par accepter que les choses sont ce qu’elles sont et je dois faire face et faire abstraction de sa présence ou de son absence. Soit j’avance et j’essaie de trouver des astuces pour vivre au mieux la situation, soit je me lamente et je nourris ce sentiment de colère.
Bien sûr j’ai décidé d’avancer et prendre les choses en main. Et finalement je le vis très bien. Quand tu sais que tu ne dois compter que sur toi, tu t’organises en conséquence et tu acceptes la situation plus aisément. Sinon, c’est la frustration.
Mon petit conseil
Pour toutes ses raisons, je ne cesserai jamais de vous dire d’attendre d’avoir une situation stable pour avoir un enfant. Or mit le mariage, il y a aussi l’aspect financier, l’aspect professionnel, l’aspect développement personnel. Et attendre passe par une prise de précautions, ou l’abstinence. Même si je ne regrette pas d’avoir ma fille, j’aurais dû faire les bons choix et l’avoir plus tard.
2 Commentaires
“J’ai préféré être seule et faire les choses, que d’être deux et faire les choses seule.” cette phrase est puissante. C’est une décision difficile. Bravo à toi pour ta force mentale et ton courage.
Merci ma copine !! Parfois l’inspiration est au rendez-vous et j’espère pouvoir inspirer des jeunes femmes qui n’osent pas sauter le pas. <3