5 jours après la naissance de mon dernier fils, je me suis retrouvée seule. Seule avec 3 enfants dont un nouveau né. Loin de ma mère, mon pilier dans chaque étape de ma vie. En réalité j’avais surtout besoin d’un co-parent. Mais je me suis retrouvée livrée à moi même sans vraiment comprendre comment j’avais encore pu reproduire la même erreur. Mon erreur a été de croire que les choses seraient différentes au point de vivre l’expérience à 2 (comme lors de la conception). Au final, et pour la 3ème fois, c’est seule que j’ai entamé cette maternité.
Maman et seule
5 jours après mon accouchement, je me suis retrouvée seule face à moi même. Seule face à mes choix, seule face à mes enfants, seule face à mon post-partum, seule face à ma maternité, seule. J’étais maman pour la 3ème fois, je n’avais pas le droit de flancher, de craquer, d’abandonner. Les 3 petits êtres que j’avais mis au monde comptaient sur moi, je me devais de garder la tête haute.
J’avais rêvé cet accouchement, que quelqu’un me tienne la main pendant que je donnais la vie, qu’on me dise que je suis forte et que je peux le faire. Je savais que j’en étais capable mais j’avais juste besoin qu’on me le dise. J’ai rêvé m’agripper à un co-parent pendant qu’on me plaçait la péridurale, j’ai rêvé m’accrocher à quelqu’un au moment de pousser. J’ai rêvé pleurer dans ses bras parce que c’était trop dur. Mais la réalité m’a forcé à m’appuyer sur les sages-femmes pendant mon accouchement. Ma déception a été grande ! Le co-parent était là, mais je me suis sentie plus seule que lorsqu’il n’avait pas été là les fois d’avant.
2h après la naissance de mon dernier fils, je me suis à nouveau retrouvée seule. Sans personne pour me rassurer, prendre soin de moi, me féliciter. Alors que ma douleur était étouffante au point de perdre connaissance, j’étais seule. Ca ne devait pas se passer comme ça. J’avais tellement imaginé un accouchement à 2, une grossesse à 2, un post-partum à 2, une vie à 2. Que même lorsque je voyais que la réalité était à l’opposé de ce que je désirais, de ce dont j’avais besoin, je restais quand même. Avec l’espoir incompréhensible que les choses allaient changer, s’améliorer. C’est l’une des raisons pour lesquelles je voulais un 3ème enfant, je pensais que cette fois-ci ça allait être différent.
Amoureuse mais seule
Dans cette relation je me suis souvent sentie seule, en tant que “compagne”, maman et aussi en tant que parent. C’est un peu l’histoire de ma vie. J’en ai eu tellement peur (de la solitude) que j’ai finis par vivre avec l’idée que c’est normal d’être dans une relation même si on se sent seule. J’ai finis par me persuader qu’en fait je n’étais pas vraiment seule. J’étais juste une nana hyper reloue qui en demandait trop.
On m’a souvent demandé pourquoi je ne suis pas partie plus tôt. Pourquoi ce n’est qu’après un 3ème bébé que je me réveille ? Parce que j’y ai cru jusqu’au bout, je ne voulais pas abandonner ce que j’avais mis tant d’années, de force, de larmes à construire. Parce que j’avais peur de tout recommencer, j’avais peur de ne plus réussir à aimer autant. Mais aussi parce que je me suis convaincue qu’en fait l’amour ressemblait à ça. Mais quand je me suis retrouvée seule, les yeux dans les yeux avec mon nouveau-né, endolorie et diminuée, je me suis souvenue que l’amour ce n’est pas abandonner l’autre au moment où il a le plus besoin. L’amour ce n’est pas ignorer les besoins de l’autre ni utiliser sa vulnérabilité contre lui/elle.
J’ai beau être une femme forte et déterminée, savoir ce que je veux et où je veux aller. J’ai une grande faiblesse : être amoureuse. J’y travaille réussir à faire la part des choses entre mes sentiments et ma raison. Je ne regrette rien, si je devais refaire les choses certainement que je m’y prendrai autrement. Mais je ne regretterai jamais d’avoir été au bout de ce que j’avais à vivre et d’avoir fini par partir (ce n’était pas gagné).
Femme prends ta place
Pourquoi je te raconte cette partie de mon histoire ? Cette partie qui n’a rien de reluisant.. Peut-être que tu vas te reconnaître dans mon histoire, peut-être qu’elle va te donner le courage dont tu as besoin pour avancer. Tu n’as pas à avoir honte de ton histoire, de ton passé. Tu vies déjà avec les conséquences de tes choix et c’est assez pesant, alors débarrasse toi de la culpabilité. Ton histoire et tes choix ne font pas de toi quelqu’un de moins respectable ou de moins digne, ils font de toi la femme que tu es et que tu deviendras. Et cette femme mérite de prendre sa place !
Ce que je veux que tu retiennes de cette histoire c’est que je ne blâme ni ne fais le procès de personne. Je suis restée quand j’aurai dû me retirer, j’ai accepté plus qu’il n’en fallait. J’ai supporté plus que nécessaire et tout ça parce que j’avais peur d’une situation que je vivais déjà : la solitude. Aujourd’hui je suis complètement en paix avec ma décision et je me rends compte que c’est moins effrayant que ce que je m’étais imaginée.
6 Commentaires
Tu sais que tu est une source d’inspiration pour moi❤️.Je sais désormais que je n’en suis pas tombée sur ta page au hasard
Merci pour ton commentaire Christelle, ça me touche beaucoup. Je t’embrasse
Tu es incroyable.
On a les amies qui nous ressemblent (elle est de moi celle là)
Un témoignage intime avec un message tellement fort!
Toujours un plaisir de lire tes commentaires Laura. Merci pour ton soutien