“Allaitement ou biberon ? ” : la grande question que beaucoup de futures mamans se posent. Mais ça n’a pas été mon cas. Jusqu’à ce que je sois moi même enceinte, je ne savais pas qu’il y avait un choix à faire. Je suis née au Cameroun, en Afrique. Chez nous on allaite et la question ne se pose pas, sauf bien sûr pour des raisons de santé. Autour de moi mes tantes, les voisines, toutes les mamans donnaient généreusement le sein au bébé. C’est naturel et logique.
Lorsqu’on m’a posé la question pour la première fois : “allaitement ou biberon ?” c’est avec un air d’incompréhension et de surprise que j’ai répondu du tac au tac “allaitement !” Je ne savais même pas que je devais choisir. Plus j’avançais dans ma grossesse, plus je me rendais compte que ce n’était pas si évident pour tout le monde. Et surtout l’allaitement n’a pas la même valeur ni la même image pour toutes les femmes.
Alors pourquoi j’ai choisi l’allaitement ?
Comme j’ai dit plus haut, l’allaitement fait partie de ma culture. Mais c’était aussi pour moi l’une des choses que moi et moi seule pouvais faire pour ma princesse. D’autres personnes pouvait la changer, la bercer, jouer avec elle mais personne ne pouvait lui donner le sein. C’était donc un lien particulier que je voulais absolument créer avec elle. Je voulais avoir des moments mère-fille. Pour moi, l’allaitement faisait partie des critères qui font d’une femme une maman. Alors pour être une maman dans tous les sens du mot, je devais donner le sein. [Attention ce n’est que ma vision de la chose, sans jugement aucun].
Quelques moi avant sa naissance, j’ai assisté à la naissance de ma cousine. Et j’ai vu la difficulté que ça pouvait être de mettre son bébé au sein les premières fois. J’ai aussi découvert que le bébé peut refuser le sein et préférer le biberon. C’est devenu une hantise pour moi. Moi qui voulais tellement crée un lien avec mini-moi, fallait-il que je reconsidère mon choix ou que je commence à admettre que ça pourrait aussi m’arriver ?
L’allaitement de mini-moi
Finalement, tout s’est bien passé. A peine elle est née qu’elle cherchait déjà le sein, comme si elle avait passé 9 mois sans manger. J’étais heureuse. Je lui ai donné la première tété et c’était plus dur que ce je pensais. Il faut attendre quelques jours avant que la montée de lait se fasse. La montée de lait n’a pas été très difficile à gérer pour moi, en même temps j’étais shootée au doliprane pour ne pas avoir mal.
Bon à savoir : Les premiers jours, le corps de la femme produit le colostrum, un liquide transparent et gluant qui est secrété dans les seins juste après l’accouchement. “La quantité et la composition du colostrum s’adaptent en effet aux besoins du nouveau-né. Ce premier lait est notamment plus riche si le bébé est né avant terme.” [Source]
Durant les mois où j’ai allaité ma princesse, c’était génial. Les premières semaines, après la tété, elle était complètement molle tellement elle était repue. C’était super de voir que je lui donnais ce dont elle avait besoin.
Mais je dois vous avouer qu’il y avait un petit hic. Quand j’étais fatiguée et que je devais l’allaiter, j’avais l’impression qu’elle aspirait mon âme. Sans déconner, j’étais très mal à l’aise dans ses moments. Mais à part ça, j’ai aimé chacun des moments passés yeux dans les yeux avec elle, ces moments de tendresse et d’amour. Ces moments où je pouvais sentir son cœur battre contre le mien, prendre ses petits doigts entre mes mains, caresser tendrement ses cheveux…
Pas d’allaitement d’exclusif pour nous
J’ai travaillé quelques jours après la naissance de mini moi, je ne pouvais donc pas opter pour l’allaitement exclusif. Alors j’ai eu recours au tire-lait. Jusqu’à ses 4 mois, je jonglais entre le sein et le lait maternel dans le biberon. Je l’ai tout de suite habituée à la texture du biberon et dès qu’elle a eu 4 mois, j’ai commencé la diversification en introduisant les petits pots. La diversification c’est l’introduction d’aliments autre que le lait dans l’alimentation de bébé. Selon votre médecin, il ou elle vous conseillera de commencer la diversification soit à 4 mois, soit d’attendre les 6 mois. Certains vous diront même d’attendre plus longtemps.
Le moment du sevrage
Le sevrage c’est l’arrêt de l’alimentation par la maman, en bref : l’arrêt de l’allaitement.
J’avais prévu de la sevrer à ses 6 mois, mais plus la date fatale approchait, plus je reconsidérais ma décision. Je n’ai pas eu à beaucoup réfléchir puisque mini-moi a décidé toute seule de ne plus être allaitée quelques jours avant son sixième mois. Du jour au lendemain, elle n’en a plus voulu. J’ai donc remplacer mon lait par le lait infantile. C’était un peu dur à digérer pour moi, de la voir se détacher de moi, couper ce lien si précieux qui nous unissait. Ça m’a rassuré de voir qu’en fait elle était plus collée à moi que d’habitude, c’était mon pied son pied. Je ne vous cache pas que j’ai aussi eu très mal physiquement car j’avais les seins remplis de lait que je ne pouvais pas évacuer si je voulais cesser la production. Être dans cet état le jour du passage de permis je ne vous raconte pas l’inconfort.
Mon petit conseil
Plusieurs alternatives s’offrent à vous : l’allaitement exclusif (lait maternel par le sein et/ou par le biberon), l’allaitement mixte (lait maternel + lait infantile); si vous accouchez aujourd’hui on vous proposera sûrement de donner la tétée de bienvenue (ou tétée d’accueil). Il s’agit de donner le sein au bébé pour son 1er repas et rien ne vous oblige à allaiter par la suite. L’alternative du biberon (avec du lait maternel ou infantile) laisse de la place pour le papa (et les autres membres de la famille) de crée des liens avec le bébé. Allaiter peut être source de stress et de fatigue pour la maman, c’est un choix compréhensible de ne pas le vouloir.
Je ne pense donc pas qu’il soit justifié de critiquer les parents qui décident de ne pas allaiter ou ceux qui décident d’allaiter (plus ou moins longtemps). L’allaitement a pour sûr de nombreux avantages nutritifs et favorise la création d’un lien particulier entre la mère et son enfant. Mais libre à chacun de faire le meilleur choix selon ses convictions personnelles, sa santé, ses envies, tout en prenant en compte le bien-être du bout’chou.
2 Commentaires
Très beau recit homo 🙂 Pour ma petite expérience avec l’allaitement, je l’ai fais jusqu’à 7 mois puis j’ai arrêté car Aaron ne faisait toujours pas ses nuits (à cause des tétées de nuits) et en plus il commençait à me mordre avec ses dents donc j’ai eu peur de la douleur et j’ai tout arrêter. Je te lis depuis un moment mais je n’avais jamais laissé de commentaire. Je le fais aujourd’hui (il y a un début à tout) 🙂 Bon dimanche à ta princesse et toi.
C’est gentil, j’apprécie beaucoup tes petits mots 🙂 Bisous à Aaron.